• Le Destin met beaucoup de hasard dans son jeu - Partie 2

    Etape 2 : Paris

    Le destin met beaucoup de hasard dans son jeu - Partie 2Un petit sms. C’est Lambert qui me souhaite un bon voyage et qui espère que l’on pourra se revoir dès que possible pour continuer nos discussions et pourquoi pas, pratiquer un peu de la magie ensemble. Ça faisait plaisir, le petit rayon de soleil qui remonte le moral.

    Je m’endormais sur le trajet, épuisé de m’être levé si tôt. 13h15, me voilà arrivé gare Montparnasse. Les gens courent dans tous les sens. Bon, il ne me restait plus qu’à trouver mon chemin. Pour ne pas trop rencontrer de difficulté avec mes bagages, j’interpellais un taxi pour me conduire chez l’amie qui allait m’héberger quelques jours le temps de trouver un appartement. Direction Gambetta.

    Que ça fait du bien de revenir à Paris, la ville de ma conception. La vie déborde de tous les côtés. Toutes les cultures qui se croisent et s’adaptent les unes aux autres. Le taxi passait à côté du Jardin du Luxembourg et poursuivait par Saint Michel. Nous nous retrouvions à côté de l’Hôtel de Ville, il filait à toute allure sur les bords de Seine, avant de remonter sur la Bastille, une place très sympa où l’on se retrouvait avec des amis. Il me tardait de reprendre ce rythme ! Le taxi longeait la longue et étroite rue de la Roquette, qui paraissait interminable… bien sûr, un camion de livraison bloquait toute la circulation. J’ai toujours eu quelque chose dans cette rue, soit les éboueurs, soit les camions de livraison. Au bout de cinq minutes le taxi redémarrait, alors que le compteur lui, continuait à tourner. Ah ça y est, le Père Lachaise… nous n’étions plus très loin maintenant. Sitôt dit, sitôt fait, je me retrouvais place Gambetta, mes sacs de voyage pendant le long de mes bras.


    « Katia, c’est moi, je suis à Gambetta, tu viens me chercher ? »

    « Ok, ça marche, je t’y attend »


    Rendez-vous au Café Fontaine. Allez, le temps de prendre un petit kawa pour me booster, parce qu’après tout ce temps passé dans le train, j’ai besoin de me recharger les batteries.

    Je regardais à travers la baie vitrée du café. Un groupe de jeunes gothiques, affublés de la tête aux pieds de noir, de métal, maquillé certainement à la truelle… Ils allaient sûrement au cimetière du Père Lachaise. Le destin met beaucoup de hasard dans son jeu - Partie 2Je me demande encore aujourd’hui pourquoi il faut que le gothique soit devenu une mode aussi vilaine ! Enfin, ce n’est que mon opinion, mais je trouve que l’esprit véritable s’est totalement dénaturé pour se muter dans un néogothisme froid et sans profondeur. Il reflète néanmoins la position délicate de l’adolescence, entre l’enfant et l’adulte, cherchant sa place dans un monde qui ne l’estime pas. Cette mode leur donne l’impression d’être au-dessus, d’avoir une identité propre et différenciée, leur faisant croire à une maturité qui n’est encore qu’une vague brume. Alors non, je ne parle pas sans savoir. Ok, je généralise peut être un peu trop vite, mais j’ai ma part d’expérience là-dedans, puisque j’avais moi-même adopté ce style « de vie » fut un temps. Cependant, j’étais bien plus classique et romantique qu’eux ! Tu vois le genre, plutôt chemise en soie ou en velours, pantalon en coton, coupe nette, chaussures de ville vernis, très dandy en fait. Je t’avoue que par moment, une certaine nostalgie s’empare de moi. Mais bon, à trente ans, il faut savoir passer à autre chose, et laisser le goth’ de côté pour ne garder que le dandy qui sommeil en moi… Euh, s’il te plaît, tu ne te moques pas ! C’est là qu’un « lol » serait le bienvenu, non ?

    Ah, voilà Katia !


    « Salut ma belle, ça me fait trop plaisir !!!! »

     

    « Oh yes. Je ne te le fais pas dire. Depuis tout ce temps… Allez, on file chez moi et on se racontera nos petites vies et toi, ton trajet ! »


    Je payais mon café et nous quittions le Café Fontaine. Nous remontions la rue des Pyrénées, et bifurquions dans une petite rue à gauche. Une grande porte en bois, un petit escalier au fond de la cour, digne des vieux immeubles populaires parisiens. Et hop, cinquième étage sans ascenseur.


    « J’ai les jambes en vrac… Je manque sérieusement d’entrainement ! Tu ne pouvais pas te faire un tapis volant non ? »


    Katia éclatait de rire en voyant mon visage déconfit, traînant lourdement mes sacs.


    « Tu verras, on prend vite l’habitude et puis, ça m’évite de payer une salle de sport »


    Tu te demandes peut être d’où je connais Katia ? Si c’est le cas, je te félicite, tu essais de suivre, sinon… je pense qu’il est temps de te réveiller ! Plus sérieusement, j’ai connu Katia grâce à sorcieres.org. On avait un super feeling et, elle ne craignait pas quoique ce soit vis-à-vis de moi, car elle vivait avec son chéri. Lui non plus, comme Laurine, ne croyait pas en tout ce qui touche au « paranormal », mais il la laissait faire. A priori, il attendait ma venue avec impatience, car j’étais le nouveau sujet d’étude… « Que les nanas y croit, ok, mais les mecs ?! ». Voilà les propos qu’il lui avait tenus peu de temps avant ma venue. CLe destin met beaucoup de hasard dans son jeu - Partie 2yril était agent immobilier, plutôt terre à terre, même s’il avait l’âme d’un artiste car à l’origine, il était photographe, mais hélas pour lui, le métier était assez difficile en cette période. Leur appartement était certes au cinquième étage sans ascenseur, mais au dernier, donc aucun voisin. Qui plus est, il était chaleureux et assez spacieux puisqu’il avait une superficie de soixante quinze mètres carré, avec une belle terrasse de quinze mètres carré, qui donnait sur une cour intérieure riche en végétation. On ne se serait presque pas cru en plein Paris. Je déposais mes affaires dans la chambre-bureau où j’allais loger, puis je rejoignais Katia dans le séjour. La pièce était joliment décorée des photos de Cyril. Impossible de dire le contraire, c’était un véritable artiste ! Katia y avait mis sa touche personnelle, à quelques endroits. Ça n’interpellait pas si tu n’étais pas un amateur de sorcellerie, pour ma part, je les remarquais immédiatement. Une statuette de la Déesse Mère sur le buffet. Aux quatre coins de la pièce, des objets représentant chacun un des éléments. Une plante verdoyante pour la Terre, un plat portant un ensemble de bougies allumées pour symboliser le Feu, une boîte porte-encens d’où s’élever des volutes de fumée pour l’Air, et enfin, une petite fontaine électrique, pour l’élément Eau, où son clapotis amenait l’esprit à vagabonder au bord d’une rivière de campagne. Katia m’apportait un plateau avec quelques trucs à grignoter. Des sandwichs aux graines germées et au thon, des carottes et du concombre coupés en bâtonnets, du jus de fruit… Etant végétarienne, ça ne m’étonnait pas qu’elle m’ait proposé de m’emmener dans son univers culinaire, que j’apprécie grandement, même si je ne dis pas non à une bonne entrecôte sauce roquefort avec des frites… mais chut, ça reste entre nous.


    « Allez, si on se lançait dans le vif du sujet ? »

     

    « Tu veux faire quoi Katia ? »


    Elle se leva doucement et s’avança vers le buffet. Elle ouvrit un tiroir et en sortit une petite boîte en bois noir avec des gravures dessus et, un petit tapis violet. Elle revint vers la table basse et se laissa tomber en tailleur.


    « Allez, un petit coup de divination, ça te tente ? Dis oui s’il te plaît…Cyril ne veut jamais que je lui fasse. »

     

    « Oh alors là, avec moi, quand tu veux ! J’suis fan ! »


    J’étais tout excité, me retrouver avec quelqu’un et pouvoir, librement, pratiquer certaines choses comme là, de la voyance.